« Durant mon adolescence, explique-t-il, un jour, par hasard, rentrant dans une librairie, je tombais en arrêt devant deux livres : l’un sur Picasso, l’autre sur Matisse. Faute d’argent pour acquérir les deux, j’emportais l’ouvrage sur l’auteur de La Danse. En franchissant le seuil du magasin, je décidais de devenir peintre. »
21 juillet 1935
Naissance de Michel Macréau à Paris
1952
Etudes au lycée de Sèvres (section artistique) où il rencontre sa future femme, Claudie Pessey. Il réalise, avec trois autres élèves, des cartons de tapisserie de Le Corbusier.
1953
IL entre dans la section artistique du lycée de Sevres et collabore à la réalisation de cartons de tapisseries de Le Corbusier sous la direction de Pierre Baudouin.
1954-1955
Fréquente l’Académie de la Grande Chaumière et suit les cours de dessin du fresquiste Lesbounit.
1955
Mariage avec Claudie Pessey et naissance de leur première fille, Violaine.
1957
Séjourne avec sa famille à Vallauris, dans une maison abandonnée. Il travaille chez des potiers où il expérimente le tracé à la paraffine avant trempage dans l’émail, une technique qu’il apprécie particulièrement, et dont l’aspect graphique prendra pour lui une grande importance.
1958
Il occupe durant deux ans un château de la vallée de Chevreuse.
1960
Visite du marchand Raymond Cordier. Ce dernier prend quelques œuvres qu’il souhaite montrer à ses collectionneurs. Il propose à Macréau sa première exposition.
– « Raconte beaucoup d’histoires », lui recommande-t-il.
Expulsé de la demeure, le peintre s’installe avec sa famille dans un modeste habitat à Saint-Germain-en-Laye. Il réalise de grandes œuvres sur drap de lit.
1962
Première exposition personnelle à la Galerie Raymond-Cordier, toutes les œuvres sont vendues. Georges Pompidou acquiert deux œuvres, dont « Le Griffu », une importante toile qui restera exposée à l’Elysée durant sa présidence. D’emblée, Macréau séduit par sa nouveauté, préfiguration de la Nouvelle Figuration puis de la figuration narrative .
(1965). L’artiste sera suivi jusqu’en 1969 par d’importants collectionneurs.
Parmi eux, un médecin qui lui propose d’habiter une maison dont il est propriétaire. L’artiste y travaille intensément, puis il cesse toute activité durant un an.
1963
Raymond Cordier ferme sa galerie.
Naissance du deuxième enfant du peintre, Ludovic.
Expositions à la Galerie Del Naviglo (Milan et Venise) ; à l’Œil de Bœuf (Cérès Franco), à la Galerie 7 et à la Galerie Le Gendre (Paris).
Participation à la Biennale d’Art de Sao Paulo.
1964
Il participe à plusieurs expositions : « Figuration narrative » (présentée par Gérald Gassiot-Talabot) :
« Nouvelle Figuration de l’école de Paris »
« Nova figuraçao » (Rio de Janeiro) :
« La Peinture européenne au Japon » (organisée par Jean-Clarence Lambert) : exposition de groupe (Madrid).
Macréau alternera séjours dans la capitale et retours à la campagne.
Ses conditions de vie demeurent précaires.
1965
Salon Réalités nouvelles.
Exposition « Miniatures 1965 » (Galerie A).
Exposition de groupe « Du général au particulier » (Galerie Florence Houston-Brown, Paris).
« Figuration narrative dans l’art contemporain » présentée par Gérald Gassiot-Talabot
(Galerie Creuze). « Opiniao 65 »
(Musée d’Art moderne, Rio de Janeiro).
1966
« Opiniao 66 » (Musée d’Art moderne, Rio de Janeiro).
1967
La galerie T d’Haarlem, aux Pays-Bas, présente sa peinture.
Exposition individuelle accompagnée d’un texte du peintre Corneille : « En Hollande, on pensera y voir comme une résurgence de Cobra. S’il en possède toute la verve et la folle liberté, il en a tout ignoré et travaille en farouche
solitaire, et puis il y a quelque chose qui le distingue des peintres de ce groupe. Les personnages et les bêtes qu’il nous montre sont d’une autre essence. Ils ne sont ni tendres, ni ingénus, ce sont des hallucinés. Ils sont terribles
de vérité. Regardez bien le monde de Macréau, cette humanité existe et il en est le magistral metteur en scène. »
Exposition à la Galerie 9 à Paris (texte de Jean-Jacques Lévêque).
Naissance d’un troisième enfant, Alice.
1969
Expositions à la Galerie T (Haarlem) ainsi qu’à la Galerie 9 d’Antoinette Mondon. Aucune œuvre n’est vendue.
La peinture de Macréau cesse de plaire.
« Cette peinture agressive, sadique, voire blasphématoire, nous associe par sa violence-même à un processus libératoire, comme si l’exorcisme toujours répété qu’elle représente pour l’artiste concernait un monde obscur qui est aussi le môtre. » écrit le quotidien « Le Monde ».
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris acquiert cependant une œuvre.
1970
Exposition à Ibiza (Espagne).
1971
Nouvelle exposition à Ibiza ainsi qu’à la Galerie 9 à Paris.
1972
Sa femme décide d’aller travailler en région parisienne comme élève-infirmière en psychiatrie. La maison est abandonnée, la famille Macréau regagne Paris. Le peintre est en proie à des doutes sur sa démarche picturale. Il se déprécie et trouve des compensations dans l’alcool. Sa dépression le conduit à séjourner à l’hôpital. Il y restera par intermittence jusqu’en 1981.
« Les œuvres de cette période apparaissent comme des indices d’un cheminement spirituel, d’une rêverie infantile, d’un deuil sauvage de l’art » écrira Jacques Martineau aux éditions la Différence.
1973
Participation à la « Neue Darmstädter Sezession » (Allemagne), ainsi qu’à la foire de Bâle.
1974
Exposition « Les graffitis de Michel Macréau à la Galerie l’Œil de Bœuf à Paris. Exposition à la Galerie Remarque à Trans-en-Provence.
1975
Exposition à la Galerie l’Œil de Boeuf ainsi qu’à la Galerie T (Amsterdam) avec Hockney, Segui, Velickovic, Blake.
1979
Macréau retrouve progressivement goût à la vie. Des infirmières attentives l’encouragent à reprendre la peinture. Il rencontre un « maître spirituel » dont les propos lui ouvrent de nouvelles perspectives.
Le peintre retrouve en lui un regain d’espoir et d’énergie. L’émergence de nouveaux artistes bien plus jeunes que lui – Penck, Basquiat, Combas – lui permet de se sentir enfin moins isolé.
1983
Retour dans le Berry.
Période des fleurs et des scènes champêtres. Exposition à la Galerie l’Œil de Bœuf. Vente d’une gouache au Fonds national d’art contemporain.
1984
Galerie Nord-Randers (Danemark).
1985
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris acquiert une toile.
1986
Galerie Remarque à Trans-en-Provence.
1987
Le marchand allemand Georg Nothelfer, qui depuis plusieurs années suivait avec un vif intérêt le travail du peintre, organise une exposition individuelle dans sa galerie à Berlin. Cette manifestation est accompagnée par un intéressant catalogue enrichi de textes de Rikabd H. de Wiegenstein, de Nothelfer et de Jean-jacques Lévêque.
Ce dernier écrit : « Le délié de son graphisme (ses détours, ses coquetteries, ses accents, ses brisures, ses enjolivures) est un fil d’une vie vécue sur le mode émotionnel. Il s’agit moins d’affronter le monde extérieur que d’enfermer dans les méandres de sa mémoire les miettes acceptées de ce monde-là, et de faire fleurir un jardin intime où l’innocence est peut-être parfois feinte mais jamais prise à court d’impertinence et de salacité. Il y a du Queneau dans ce calligraphe des contes modernes, des contes de la rue, et Zazie montre le nez au détour de ces farces aimables et colorées qui peignent le tragique aux couleurs de la vie quotidienne. Par pudeur. »
Foires de Bâle et de Cologne, Fiac à Paris.
1988
Exposition individuelle à la Galerie Caroline-Beltz (Paris). Texte de Bernard Lamarche-Vadel.
Foire de Bâle et de Cologne (Galerie Nothelfer). Fiac (Galerie Barbier-Beltz)
1989
Edition d’un livre « Macréau, 30 ans de peinture » par Bernard Lamarche-Vadel et Jacques Martineau aux éditions la Différence.
Exposition personnelle à la Fiac.
Macréau connaît alors un succès considérable. Mais à la suite d’un grave différend avec son marchand, les choses se dégradent. L’artiste rompt tout accord et en 1991 souhaite reprendre ses toiles en dépôt. Exposition à la Galerie Peccolo à Livourne (Italie).
1990
Participation à l’exposition « Vingt ans après à la Galerie Prazan-Fitoussi avec Adami, Basquiat, Klasen et Pincemin.
Exposition « Macréau-Maryan » à la Galerie Fanny Guillon-Lafaille.
Participation à l’exposition « Pour saluer le dessin » organisée par Paul Duchein au Musée Ingres de Montauban.
Expositions à la Galerie Remarque (Trans-en-Provence) ; à Art Collectors SA (Genève, José de Guimaraes et Louis Soutter) ; à la Foire de Cologne (Galerie Georg Nothelfer).
Participation à l’exposition « Le visage dans l’art contemporain » au Musée des Jacobins à Toulouse et au Musée du Luxembourg à Paris.
1992
Dictionnaire de l’art moderne et contemporain aux éditions Hazan, commentaire de Gérard Durozoi sous la rubrique Macréau : « Intégré avec succès dans la Figuration narrative, Macréau disparaît ensuite du marché – méconnu en raison-même de sa virulence qui paraît insupportable et ne semble acceptable que comme précurseur d’une figuration qui, en comparaison, est singulièrement aseptisée. »
« Propos de croix », Galerie Messine, Paris (Macréau, Millares, Tapiès, Boix-Vives, Bissière).
Achat de deux œuvres par le ministère des Affaires culturelles.
Rétrospective au Musée d’Annecy.
1994
« Portraits » de Michel Macréau à la Galerie Alain Margaron.
A cette occasion l’artiste souligne : « Les seuls mots de moi que j’aime sont ceux que j’écris dans ma peinture, à condition qu’ils ne soient pas extraits du contexte de l’image. Dans mon cas, il n’y a pas beaucoup de différence
entre peinture et écriture. »
« D’où cela sort, je n’en sais rien. Je suis le premier spectateur et il faut que je m’étonne moi-même. Sinon c’est que la toile n’est pas bonne et je la fous en l’air. C’est comme ça. Il sort ce qui sort ; ça me paraît difficile de théoriser cette peinture dont la position est de ne pas théoriser. Il y a en elle des symboles mais je n’en connais pas la signification.
Je sens que c’est nécessaire que je les fasse. Je sens aussi que c’est nécessaire que ça m’échappe. »
(Interview par Françoise Monnin dans « Muséart »).
1995
Importante rétrospective à la Maison de la culture, au Musée des Arts décoratifs et à la Chapelle du Bon-Pasteur à Bourges.
Michel Macréau meurt en novembre.
1996
Rétrospective au Musée d’Alençon. Galerie Alain Margaron.
1997
Rétrospective au Musée d’Istres, près de Marseille. Galerie Alain Margaron.
1998
En novembre, Paul Rebeyrolle découvre l’œuvre de Michel Macréau chez un ami collectionneur, Jean-Pierre Courcol.
1999
De juin à novembre exposition à l’Espace Paul Rebeyrolle à Eymoutiers.
2000
La Vérité en peinture à la galerie Alain Margaron à Paris.
2001
Musée Ziem à Martigues, exposition personnelle.
2003
La Quête de résurrection à la galerie Doris Benno à Saint-Paul-de-Vence.
2006
Grand Théâtre d’Angers.
Renverser les barrières pour peindre à la galerie Alain Margaron.
2007
Galerie Nicolas Deman.
2008
Galerie Nicolas Deman.
Michel Macréau, parcours, à la galerie Alain Margaron.
2009
Galerie Nicolas Deman.
Rétrospective au musée de la Halle Saint-Pierre à Paris.
Michel Macréau, entre diable et Dieu, à la galerie Alain Margaron.
2010
Galerie Nicolas Deman.
Michel Macréau, 30 portraits, à la galerie Alain Margaron.
2011
Galerie Nicolas Deman.
2012
Galerie Nicolas Deman.